Adipokines : décrypter le rôle cardiovasculaire du tissu adipeux

Aperçu de l’article

Cet article explore les liens complexes entre le tissu adipeux, l’hypertension artérielle et la santé cardiaque. Il met l’accent sur la nature dynamique du tissu adipeux, non seulement comme réserve passive de graisse, mais aussi comme organe métaboliquement actif. La discussion porte sur les adipokines, les messagers chimiques sécrétés par les cellules adipeuses, et leur rôle dans la régulation de la pression artérielle et le maintien de l’équilibre cardiovasculaire.

Revue critique

Les auteurs établissent d’abord un lien entre l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires, puis relient l’hypertension à l’obésité et aux troubles de la répartition des graisses comme la lipodystrophie. Ils décrivent les principaux types de tissu adipeux : blanc (WAT), brun (BAT) et beige. Chaque type a une localisation spécifique et contient un mélange varié de cellules. Ces tissus agissent notamment comme des organes sécrétant des hormones et peuvent influencer diverses fonctions physiologiques.

Les adipocytes sont dotés d’un large éventail de récepteurs, notamment des canaux ioniques ligand-dépendants, des récepteurs couplés aux tyrosine kinases ou aux protéines G, des récepteurs intracellulaires aux stéroïdes et d’autres récepteurs impliqués dans la signalisation cellulaire et le transport de substances. Ces récepteurs contribuent à façonner l’identité métabolique du tissu adipeux.

Plus de 600 substances actives sont sécrétées par le tissu adipeux, collectivement appelées adipokines. Cet article se concentre sur plusieurs adipokines bien documentées, telles que la leptine et l’adiponectine, ainsi que sur des découvertes plus récentes comme la chimérine, l’omentine, le FGF21, la résistine et la visfatine. Il mentionne également les amines biogènes et les cytokines liées au système immunitaire, dotées de propriétés inflammatoires ou anti-inflammatoires. Si la leptine et l’adiponectine sont des noms familiers dans la recherche sur l’obésité, l’article met l’accent sur leurs effets moins connus sur la tension artérielle et la santé cardiaque. La chimérine, l’omentine, la résistine et la visfatine sont des découvertes plus récentes qui semblent également jouer un rôle important dans les résultats cardiovasculaires.

Bien que la molécule FGF21 ne soit pas nouvelle, elle est abordée dans un contexte nouveau concernant ses interactions au sein des cellules adipeuses. Les amines biogènes sont évaluées dans le contexte du tissu adipeux périvasculaire (TAPV), soulignant son influence potentielle sur la fonction vasculaire et la régulation de la pression artérielle. Les cytokines, traditionnellement associées aux cellules immunitaires, sont également produites par le tissu adipeux et les macrophages résidents, contribuant potentiellement aux variations de la pression artérielle et au stress cardiovasculaire.

L’article explore également le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), expliquant comment le tissu adipeux participe à ce réseau hormonal. Le tissu adipeux est la deuxième source d’angiotensinogène (AGT). Son influence s’étend aux récepteurs de l’angiotensine II (ATR), qui favorisent la maturation des cellules adipeuses, augmentent le stockage des graisses, augmentent la résistance à l’insuline et stimulent les voies inflammatoires. De plus, les cellules adipeuses sont capables de produire de l’aldostérone, une hormone connue pour compromettre la relaxation vasculaire. La leptine, par l’intermédiaire de ses récepteurs dans les glandes surrénales, peut également stimuler la production d’aldostérone.

La leptine et l’adiponectine participent également à la régulation de la pression artérielle par le système nerveux central et le système nerveux sympathique. Par exemple, des taux élevés de leptine et une perturbation de la signalisation de l’adiponectine peuvent entraîner une augmentation de l’activité sympathique, contribuant ainsi à l’hypertension. Les auteurs suggèrent qu’une diminution de l’action de l’adiponectine dans le cerveau pourrait être une cause d’hypertension artérielle, et que la restauration de la fonction centrale de l’adiponectine pourrait offrir une nouvelle voie thérapeutique. La discussion aborde ensuite les connexions neuronales avec le tissu adipeux.

Les auteurs décrivent un réseau de communication bidirectionnel entre le cerveau et les dépôts graisseux, facilité par les adipokines et le système nerveux autonome. Les branches sympathiques et parasympathiques innervent le tissu adipeux. Les nerfs sympathiques influencent la dégradation et la formation des graisses, la croissance cellulaire, la production de chaleur, la sécrétion d’hormones et la libération de noradrénaline. Des recherches récentes indiquent que l’apport parasympathique pourrait contribuer à réguler l’utilisation du glucose et le métabolisme des acides gras dans les tissus adipeux.

L’article souligne que la taille, la qualité et la répartition des graisses sont des facteurs déterminants de l’influence du tissu adipeux sur la pression artérielle. Il aborde également le manque actuel de médicaments spécifiquement conçus pour cibler le tissu adipeux. Des stratégies alternatives comme l’exercice physique, les interventions diététiques, la liposuccion et les médicaments visant à stimuler la dégradation des graisses ou à supprimer l’appétit sont également examinées. Une brève attention est accordée à ces approches pharmacologiques et hygiéno-diététiques, en particulier au rôle prometteur de l’activation des récepteurs bêta-3-adrénergiques comme cible thérapeutique dans la prise en charge de l’obésité.

Bien que le thème central de l’article porte sur l’hypertension et les maladies cardiovasculaires, les connaissances et hypothèses physiologiques avancées par les auteurs offrent une compréhension plus large de l’obésité humaine. En décodant les fonctions du tissu adipeux, nous obtenons des outils précieux pour améliorer le traitement et la prévention des complications liées à l’obésité.

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